Dermatite atopique : Comment la modification de l’alimentation peut aider à gérer la maladie ?

La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de la peau, qui se caractérise par des démangeaisons et qui touche environ 4% de la population française¹. Mais alors comment la modification de l’alimentation peut aider à gérer la maladie ?

 

Qu’est-ce que la dermatite atopique ?

La dermatite atopique, ou eczéma atopique, est une maladie inflammatoire chronique de la peau, affectant environ 2 millions d’adultes en France, et constituant la seconde maladie de peau la plus fréquente après l’acné et devant le psoriasis. Elle débute généralement dans la petite enfance, touchant 850 000 enfants de 6 à 11 ans en France, et persiste à l’âge adulte dans plus de 50 % des cas, se déclarant chez 20 % des patients après l’âge de 20 ans. Cette affection qui évolue par poussées, se manifeste par une peau sèche, des démangeaisons intenses et des lésions cutanées pouvant aller jusqu’à des surinfections.

 
 

Quels sont les symptômes de la dermatite atopique ?

Les symptômes de la dermatite atopique ne sont pas constants. La maladie alterne entre des phases de poussées et des phases de rémission. Selon les personnes, les symptômes peuvent être légers, modérés ou sévères. Ils se manifestent en deux phases : aiguë et chronique.

Dans la phase aiguë, des lésions rouges, des plaques épaisses et squameuses apparaissent, souvent accompagnées de petites vésicules suintantes et de démangeaisons intenses. Dans la phase chronique, les lésions deviennent sèches et épaisses. Certains facteurs, comme l’air sec, la transpiration ou le stress, peuvent aggraver les symptômes.

 
 

Quelles sont les causes de la dermatite atopique ?

Les causes de la dermatite atopique sont variées. Cette affection est en partie due à une anomalie de la barrière cutanée, qui n’assure plus correctement sa fonction de protection, combinée à une réponse inadaptée du système immunitaire. Les perturbations de la barrière cutanée permettent aux substances irritantes, bactéries et allergènes de pénétrer dans le derme. La génétique joue également un rôle important : 70 % des patients atteints de dermatite atopique ont des antécédents familiaux d’atopie. De plus, des facteurs environnementaux peuvent aggraver ces anomalies de la barrière cutanée. Parmi ces facteurs, on trouve un excès d’hygiène, des lavages excessifs de la peau, des habitats mal ventilés, des environnements très secs et froids, la présence d’animaux domestiques, les changements dans les habitudes alimentaires, ainsi que l’exposition au tabac, aux polluants urbains et industriels, et aux infections bactériennes et virales.

 
 

Comment se diagnostique une dermatite atopique ?

La dermatite atopique est généralement diagnostiquée par un examen clinique et une analyse détaillée des antécédents du patient. Les lésions cutanées sont souvent caractéristiques, et il est courant de trouver des antécédents familiaux de la maladie. Cette affection est fréquemment associée à d’autres conditions allergiques, comme l’asthme et la rhinite allergique. Pour affiner son diagnostic, le médecin peut réaliser un bilan allergique. De plus, un entretien approfondi avec le patient permet d’identifier les facteurs déclencheurs potentiels des crises, tels que le port de certains vêtements, la consommation de certains aliments, le stress, l’utilisation de savons irritants, ou encore un air trop sec.

 
 

Comment traiter efficacement la dermatite atopique ?

La dermatite atopique se traite principalement avec des crèmes hydratantes et des crèmes à base de cortisone. Parfois, des crèmes spéciales sont nécessaires. Pour les cas sévères, des séances de lumière spéciale (photothérapie) peuvent être recommandées. Il est crucial d’éviter tout ce qui peut irriter la peau : se laver à l’eau tiède, éviter les bains et douches trop chauds, porter des vêtements doux en coton plutôt qu’en laine, et hydrater régulièrement la peau. L’utilisation de savon doux est également conseillée. Évitez le tabagisme passif, qui peut assécher et irriter la peau. Après la douche, séchez-vous en tapotant doucement la peau et appliquez une crème hydratante. Les cures thermales peuvent aussi soulager les symptômes.

 

Rencontre avec une patiente qui maîtrise sa dermatite atopique en ajustant son alimentation.

 
 

  • J’ai commencé à envisager la modification de mon alimentation il y a environ deux ans. Après avoir fait des recherches approfondies et consulté des professionnels de la santé, j’ai réalisé qu’il y avait un lien entre ce que je mangeais et la sévérité de mes symptômes de dermatite atopique.

  • J’ai décidé de supprimer les aliments riches en histamine, comme les produits laitiers, les œufs, les tomates, les agrumes et les aliments transformés contenant des additifs et des conservateurs. J’ai également commencé à ajouter des aliments riches en acides gras oméga-3, comme les poissons gras, les graines de lin et les noix, ainsi que des aliments riches en antioxydants comme les fruits et légumes frais. J’ai toujours besoin d’une dose de sucre en fin de repas et donc je me prépare des salades de fruits toutes les semaines. A l’approche de l’été, c’est toujours plus simple qu’à l’automne ou l’hiver.

  • Oui, absolument. Après avoir modifié mon alimentation, j’ai constaté une nette amélioration de mes symptômes de ma dermatite atopique. Les éruptions cutanées sont devenues moins fréquentes et moins graves, et les démangeaisons se sont considérablement atténuées. Globalement, je me sens beaucoup mieux dans ma peau.

  • Oui, il y a eu quelques défis. La principale difficulté était de changer mes habitudes alimentaires et de trouver des alternatives aux aliments que je devais éviter. Cela a demandé beaucoup de planification et de créativité en cuisine. De plus, il y avait parfois des situations sociales où il était difficile de suivre mon régime alimentaire modifié. J’essaye de privilégier les restaurants végétariens lorsque je mange à l’extérieur. L’offre est généralement plus ouverte à ce type de pathologie.

  • Mon conseil serait de faire des recherches approfondies et de consulter un professionnel de la santé ou un médecin nutritionniste pour obtenir des conseils personnalisés. Il est également important d’être patient et persévérant, car les changements alimentaires peuvent prendre du temps à produire des résultats. Enfin, ne sous-estimez pas le pouvoir de tenir un journal alimentaire pour suivre les réactions de votre corps aux différents aliments.