Le harcèlement scolaire, parlons-en pour le combattre !
Aujourd’hui, près d’1 enfant sur 10 serait harcelé au cours de sa scolarité1. Ce chiffre vertigineux nous fait comprendre que la lutte contre le harcèlement scolaire doit être une priorité afin de protéger nos enfants. Les parents et équipes éducatives doivent être sensibilisés à ce phénomène destructeur pour mieux prévenir et identifier ces situations.
Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?
Par définition, le harcèlement scolaire réunit 3 critères : la violence, la répétition et l’isolement de la victime. Si ce sujet est aujourd’hui régulièrement abordé, il a longtemps été tabou au sein des établissements et des familles. En effet, l’enfant, par peur de représailles ou par honte, évoque rarement ce qu’il subit auprès des figures d’autorité. Toutefois, la parole commence à se libérer grâce à des actions de sensibilisation. Il est ainsi essentiel de continuer à informer et former afin que l’identification d’un cas de harcèlement se fasse plus facilement, tout comme la réaction adaptée.
Aujourd’hui, on identifie trois formes de harcèlement :
- Le harcèlement physique : le plus visible et le plus identifiable. Il se traduit par des coups, des vols, du racket, des jets d’objets, des jeux dangereux de type « évanouissement » ….
- Le harcèlement moral : il peut être verbal (insultes répétées), émotionnel (humiliations, chantages) et/ou sexuel (provocations sexuelles verbales, gestes déplacés). Plus discret que le précédent, il est plus difficile à détecter.
- Le cyber-harcèlement : il se développe avec la croissance de l’utilisation des réseaux sociaux. Il est difficilement contrôlable et détectable.
Sans pour autant le plonger dans un climat anxiogène, les parents doivent informer l’enfant sur ces situations. Ce dernier peut en effet, sans le savoir, avoir des comportements d’harceleur ou bien en être victime.
Parents, comment jouer ce rôle de « protecteur » face au harcèlement scolaire ?
L’Organisation Mondiale de la Santé considère le harcèlement scolaire comme une violence. Elle invite ainsi les états membres à développer les compétences psycho-sociales des enfants à la maison et à l’école afin de prévenir la violence à l’école. Par exemple : promotion du respect des différences, du civisme et des rapports égalitaires à travers des discussions et des animations.
Si l’enfant se sent à l’aise dans l’échange avec ses parents et/ou l’équipe éducative et comprend que le sujet n’est pas tabou, il abordera plus facilement le sujet et pourra signaler une situation de harcèlement le concernant lui ou un ami en confiance
Interview du Dr Claire Lewandowski, psychiatre : des clés pour aider votre enfant face à une situation de harcèlement scolaire.
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Les parents ont un rôle fondamental, tout comme l’établissement scolaire et les adultes qui s’occupent des enfants. Ils doivent déjà s’informer sur le sujet, comprendre de quoi il s’agit, et ouvrir régulièrement la conversation avec leur enfant en lui expliquant ce qui est acceptable ou pas, et comment réagir s’il est confronté lui-même en tant que victime ou comme témoin.
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Pour prévenir le harcèlement, il faut en parler pour que l’enfant puisse le reconnaître et savoir qu’il peut être soutenu par ses parents ou les adultes. On peut ainsi visualiser avec lui des vidéos parlant du sujet, lire des livres, et écouter des témoignages. En tant que parents c’est important de montrer qu’on est impliqué en participant par exemple aux réunions qui sont organisées à l’école sur ce sujet et régulièrement engager la conversation avec son enfant.
Pour le cas spécifique du cyber-harcèlement, il est important d’informer son enfant sur les signes à repérer et l’inciter à se protéger au maximum. -
Il existe à la fois des symptômes physiques comme des ecchymoses ou des marques suspectes sur le corps, mais aussi des effets personnels perdus ou cassés, et surtout un changement dans son comportement : des troubles du sommeil, un repli sur lui-même, des changements dans son alimentation, un comportement d’évitement, une anxiété ou un refus d’aller à l’école. Les résultats scolaires peuvent être aussi un bon marqueur et le désintérêt sur certaines activités qui lui plaisaient jusqu’à présent.
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La première des choses est de ne pas minimiser ou se moquer, mais d’engager la conversation avec des questions ouvertes à propos de ses journées et de ses amis, sans oublier les réseaux sociaux. S’il refuse d’en parler, il ne faut pas insister. Lui dire qu’il peut venir à n’importe quel moment vers le parent ou n’importe quel adulte à l’école, et peut-être lui montrer des témoignages ou des vidéos qui expliquent ce qu’est le harcèlement en lui demandant ce qu’il en pense. Certains supports comme le jeu ou le dessin peuvent aussi être utiles pour lui permettre de s’exprimer. Ensuite l’important est de créer de la confiance avec son enfant et le rassurer en lui disant qu’il n’est pas seul pour gérer la situation et que cela demande beaucoup de courage.
Des initiatives et des points d’écoute au national et sur le territoire Grand Ouest
Afin de faciliter la libération de la parole des enfants victimes de harcèlement scolaire et des familles, le gouvernement met à disposition des numéros d’écoute et de prise en charge par téléphone :
- 3020 : ouvert du lundi au vendredi sauf jours fériés, de 9h à 20h du lundi au vendredi et de 9h à 18h le samedi.
Si le harcèlement a lieu sur internet :
- 3018 : ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h
Ces numéros sont 100% anonyme, gratuit et confidentiel.
Vous pouvez aussi contacter des référents académiques répartis sur tout le territoire et formés pour traiter des situations de harcèlement signalées. Ces derniers sont les interlocuteurs privilégiés des familles qu’ils accompagnent jusqu’à la résolution des situations. Pour connaître votre référent académique, rendez-vous sur cette plateforme.
Sur le territoire du Grand Ouest, des associations locales interviennent dans les établissements scolaires pour sensibiliser les élèves, à travers des conférences ou des animations sur le harcèlement scolaire. Découvrez ces associations, ainsi que leurs coordonnées répertoriées sur notre cartographie.
1 Etude de l’Observatoire international de la violence à l’école pour l’Unicef – mars 2011