Les 5 questions les plus fréquentes sur le don d’organe
En 2021, en France, 5 276 greffes ont été réalisées.1 Si ce nombre est en augmentation comparé à l’année 2020 (+ 19,3%)2, le don d’organes n’en reste pas moins tabou. Parfois difficile à aborder avec ses proches, il peut engendrer de nombreuses questions : comment être donneur ou exprimer son refus ? Quels organes peut-on donner de son vivant et après son décès ? Retrouvez toutes les réponses dans notre article.
Dois-je faire des démarches pour devenir donneur d’organes ?
En France, il existe le principe du “consentement présumé”. En d’autres termes, chaque personne, sauf si elle a signalé un refus de son vivant, est considérée comme donneur d’organes ou de tissus. Vous n’avez donc aucune démarche à effectuer, mais pensez à informer vos proches de votre décision pour éviter toute situation difficile. En effet, à votre décès, l’équipe médicale est tenue de questionner vos proches pour être certains qu’aucun refus oral ou écrit n’ait été exprimé de votre vivant.
Si vos proches ont connaissance de votre choix, ils sauront en informer l’équipe médicale. Dans le cas inverse, l’incertitude et la crainte d’aller contre vos volontés s’ajouteront à une situation déjà difficile à vivre. Pour cela, certaines familles, par non connaissance des souhaits du défunt, peuvent être amenées à refuser le don d’organes. On constate aujourd’hui en France un taux de refus de 34%, alors que 84% des Français se disent favorables à donner leurs organes.3
Puis-je refuser le don d’organes à mon décès ? Si oui, comment ?
Tout à fait, chacun est libre de refuser le prélèvement de ses organes ou de ses tissus après son décès. L’important est de le signaler :
Oralement à vos proches, en étant le plus précis possible (refus du prélèvement de tous les organes et tissus ou uniquement de certains ?). Pour davantage de sécurité, nous conseillons que vos proches notent par écrit votre décision.
Par un document écrit de refus, dans lequel vous devrez indiquer votre nom, prénom, date et lieu de naissance. N’oubliez pas de dater le document, de le signer et de le confier à un proche. Sachez que vous pouvez, dans ce document, indiquer si vous refusez le prélèvement de l’ensemble de vos organes et tissus ou seulement certains organes / tissus spécifiques.
Par une inscription au registre national des refus des dons d’organes (la solution la plus sûre).
Bon à savoir : votre inscription n’est pas gravée dans le marbre : elle est modifiable et révocable. C’est, auprès de l’agence de la biomédecine que vous pouvez indiquer vos souhaits.
A votre décès et avant d’envisager tout prélèvement, l’équipe médicale fera une première vérification de vos souhaits en consultant le registre national des refus des dons d’organes. Si votre inscription n’y figure pas, c’est auprès de vos proches que l’enquête continue. Ces derniers pourront ainsi restituer votre volonté.
Quels sont les différents dons d’organes ? Puis-je faire un don d’organes de mon vivant ?
Tout d’abord, sachez qu’il existe deux types de dons : les dons d’organes et les dons de tissus.
- Les dons d’organes : selon l’agence de la biomédecine4, ce sont les reins qui sont le fréquemment greffés, suivis par le foie, le coeur, les poumons, le pancréas et certaines parties de l’intestin
- Les dons de tissus : ici, les prélèvements peuvent concerner les os, les artères, les valves cardiaques, les veines, les tendons, les ligaments et les cornées. Les prélèvements de tissus concernent d’ailleurs en majorité les cornées (96% des prélèvements)4
Il est également possible d’effectuer un don d’organes de votre vivant. Les prélèvements concernent ici un rein et un lobe pulmonaire ou hépatique. Mais qui peut être donneur ?
- Le donneur peut être un membre de la famille du receveur, à savoir : père, mère, frère, sœur, fils, fille, grands-parents, oncles, tantes, cousins germains
- Le donneur peut être le/la conjoint(e) ou le/la conjoint(e) de son père ou de sa mère
- Le donneur peut être toute personne justifiant d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur
Bien entendu, si vous souhaitez donner un organe à un proche, un examen médical complet et une évaluation de votre motivation seront effectués.
Si j’effectue un don d’organes, sera-t-il anonyme ?
Excepté le don d’organes ou de tissus de son vivant à une personne proche, le don est un acte anonyme. Il est donc impossible :
- Que la famille du donneur connaisse le nom de la personne greffée
- Que le receveur connaisse le nom / coordonnées de la famille du donneur.
Cependant, la famille du donneur peut être tenue au courant de la réussite ou non de la greffe. Également, le receveur, via l’établissement de santé, peut adresser une lettre anonyme à la famille du donneur.
J’ai eu au cours de ma vie, une maladie : est-ce que cette dernière peut empêcher le don de mes organes ?
Ne vous inquiétez pas, aucune contre-indication existe au don d’organes en cas de maladie. Même si vous avez été sous traitement médical lourd.
Bien entendu, l’évaluation des organes et des tissus reviendra aux professionnels de santé, capables de juger si ces derniers sont suffisamment viables pour un prélèvement.
Vous avez ici l’ensemble des informations concernant le don d’organes et de tissus. Nous vous rappelons l’importance d’évoquer ce sujet avec vos proches. Abordez le sujet simplement, respectez toutes les attitudes, ouvrez l’échange et n’oubliez pas que cette décision vous appartient.
Vous avez d’autres questions sur le don d’organes ?
Retrouvez les coordonnées d’associations comme France Adot sur notre cartographie en ligne
1 Fédération des Associations pour le don d’organes et de tissus humains
2 https://www.agence-biomedecine.fr/Une-hausse-de-19-3-des-greffes-d-organes-en-2021
3 Sondage Harris Interactive de 2016
4 https://www.dondorganes.fr/questions/19/quels-organes-peut-greffer