Reconnaître les signes d’un trouble du sommeil et les prendre en charge

Insomnie, somnambulisme, apnée du sommeil… 29% des Français se disent insatisfaits de leur sommeil *. À quoi sont dus les troubles du sommeil ? Comment reconnaître leurs symptômes et les prendre en charge ?

 

Qu’est-ce qu’un trouble du sommeil ?

Un trouble du sommeil fait référence à toute condition qui perturbe l’endormissement, le sommeil ou la vigilance d’une personne. Cela peut inclure des difficultés à s’endormir, des réveils fréquents pendant la nuit, une activité inconsciente comme le somnambulisme ou plus généralement une qualité de sommeil insatisfaisante. 

De nombreux facteurs peuvent altérer la qualité du sommeil et le perturber. On note notamment : 

  • Les facteurs environnementaux : pollution sonore, lumineuse et électromagnétique, température inadaptée, stress, mauvaise hygiène de vie (alcool, alimentation, rythme de vie…), traitements…
  • Les facteurs organiques : maladies, douleurs, troubles respiratoires du sommeil…
  • Les facteurs psychologiques : troubles anxieux, troubles du comportement, états dépressifs…

Les troubles du sommeil les plus fréquents se distinguent en 2 catégories : les dyssomnies et les parasomnies.

    • Les insomnies, ponctuelles ou chroniques ;
    • Les hypersomnies et la narcolepsie (besoin excessif de sommeil et grande somnolence en journée) ;
    • Les troubles du rythme circadien (dérèglement de l’horloge biologique) ;
    • Le syndrome des jambes sans repos (besoin irrésistible de bouger les jambes, surtout le soir. Retrouvez notre article dédié juste ici pour en savoir plus).

     

    • L’apnée obstructive du sommeil (pour en savoir plus sur l’apnée du sommeil, rendez-vous sur notre article dédié);
    • Le somnambulisme ;
    • La paralysie du sommeil ;
    • Le bruxisme (grincement des dents) ;
    • La somniloquie (paroles) ;
    • Les terreurs nocturnes ;
    • Les cauchemars ;
    • L’éveil confusionnel ;
    • L’énurésie (pipi au lit) ;
    • Les hallucinations nocturnes.
 

Quels sont les symptômes d’un trouble du sommeil ?

On distingue différents symptômes selon le type spécifique du trouble du sommeil, mais ils incluent généralement :

  • Des difficultés à s’endormir au début de la nuit ; 
  • Des réveils fréquents pendant la nuit, avec des difficultés à se rendormir ; 
  • Un sommeil agité, caractérisé par des mouvements anormaux ; 
  • Une importante somnolence en journée, même après une nuit de sommeil ;
  • Des cauchemars ou terreurs nocturnes ; 
  • Des problèmes de concentration, de mémoire et de gestion des émotions.

Non pris en charge à temps, le trouble du sommeil (et par conséquent le manque de sommeil profond, dit réparateur) peut entraîner des répercussions sur la santé globale, avec un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires.

 

Comment diagnostiquer le trouble du sommeil ?

Le trouble du sommeil doit être identifié pour pouvoir être pris en charge correctement.

 

  • Pour vous aider à le reconnaître, vous pouvez utiliser un agenda du sommeil ou un outil se basant sur l’actimétrie (une technologie médicale présente dans des montres, des bracelets et des capteurs connectés). Toutefois, en cas de suspicion, la première étape consiste toujours à consulter son médecin traitant, qui pourra établir un premier diagnostic et rediriger vers le professionnel de santé adapté si nécessaire. En général, il va rediriger vers un médecin neurologue ou vers un centre du sommeil pour les cas plus spécifiques ou qui ne s’améliorent pas au fil du temps.

 

  • Le médecin peut également prescrire un enregistrement du sommeil, appelé polysomnographie, afin de mesurer l’activité musculaire et cérébrale, les mouvements oculaires, les rythmes cardiaques et respiratoires, ainsi que les mouvements des jambes. Pour récolter ces données, des capteurs sont disposés sur le patient, et ce dernier est filmé en continu. Un capteur sur un des doigts est également ajouté afin de mesurer la concentration en oxygène dans le sang. Cet examen, remboursé par l’Assurance Maladie, est généralement réalisé dans le cadre d’une hospitalisation et permet d’identifier les différentes phases de sommeil et d’évaluer leur qualité. En cas de dépassement d’honoraires, les mutuelles de santé peuvent compléter la prise en charge sous réserve d’une prescription médicale.
 

Comment prendre en charge le trouble du sommeil ?

La prise en charge débute par un respect de quelques règles d’hygiène de vie. On note notamment : 

  • Des heures régulières de coucher et de lever
  • Une alimentation équilibrée en privilégiant les aliments riches en tryptophane : dinde, poulet, poissons gras, œufs, bananes, produits laitiers, noix et graines) et en magnésium (épinards, amandes, noix de cajou, chocolat noir, avocats, graines de courge, céréales complètes et légumineuses), tout en évitant les sources de caféine, les aliments riches en sucres rapides et en gras, ainsi que l’alcool.
  • Une limitation des écrans avant le coucher
  • Une activité physique régulière
  • Une baisse du stress grâce à diverses techniques comme la sophrologie, la relaxation, la méditation ou encore la cohérence cardiaque : vous pouvez aussi vous orienter vers la réflexologie ou l’acupuncture. Enfin, l’augmentation du lien social, lorsqu’il est positif, peut également vous aider à abaisser votre taux de stress ou votre anxiété.

Votre médecin traitant pourra, s’il le juge utile, vous orienter vers de l’homéopathie ou de la phytothérapie. Attention toutefois à bien suivre les conseils du professionnel de santé. En effet, si le trouble du sommeil est lié à une cause sous-jacente ou à une maladie, un traitement adapté est recommandé.

Si les troubles du sommeil persistent malgré ces mesures mises en place, d’autres traitements peuvent être envisagés :

    • Comme évoqué précédemment, un pharmacien peut conseiller un sédatif léger (phytothérapie à base de plantes aux vertus relaxantes et apaisantes, comme la valériane, l’aubépine, la passiflore, etc.). 

     

    • Le médecin traitant peut prescrire un hypnotique (somnifère) s’il l’estime nécessaire. Cette solution doit en revanche être de courte durée car elle présente des effets secondaires (somnolence, baisse de la vigilance, troubles de la mémoire, risques de dépendance, etc.) à ne pas négliger. Il est également important de ne pas cumuler différents médicaments à effet sédatif, qui multiplieraient les effets indésirables. Les personnes âgées présentent des risques tout particuliers à la prise de ce type de médicaments.  

     

    • Il est possible de prendre de la mélatonine, présente dans des préparations médicamenteuses faites par le pharmacien, ainsi que dans des compléments alimentaires avec un dosage plus faible. La prise de mélatonine comporte également des effets indésirables. Il est conseillé de demander l’avis de son médecin avant la prise de celle-ci. 

  • Lorsque les troubles du sommeil sont liés à une anxiété installée et qu’ils persistent sur le long terme, des techniques de psychothérapie peuvent être associées au traitement médicamenteux, afin de travailler sur les raisons profondes de ce stress. 

     

    Cette forme de thérapie se compose d’une approche éducative, comportementale et cognitive, ainsi que d’un apprentissage de techniques de relaxation. 

 
 

Retrouver un sommeil de qualité est essentiel pour préserver votre santé mentale et physique. Face aux troubles du sommeil, une prise en charge précoce et adaptée peut faire une réelle différence dans votre qualité de vie. Si vos troubles du sommeil persistent ou évoluent, nous vous recommandons de consulter votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter vers des solutions et, si nécessaire,  des professionnels de santé, adaptés à vos besoins. De plus, certaines associations peuvent vous aider. N’hésitez pas à consulter notre cartographie pour découvrir les plus proches de chez vous.

 

Sur le territoire du Grand Ouest, des associations locales interviennent sur le sujet du sommeil. Découvrez ces associations, ainsi que leurs coordonnées répertoriées sur notre cartographie.

 
Sources :